Que ceux qui veulent plus d’intégration européenne lèvent le doigt (pas tous à la fois)

Olivier Le Bussy, La Libre Belgique, 14.02.2017

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Le contexte pousse une Europe en crise existentielle à se réformer. Mais il y a loin du discours aux actes.

A intervalles plus ou moins réguliers, les dirigeants des institutions et des Etats membres de l’Union européenne conviennent qu’il faut consolider et compléter l’édifice européen inachevé. Dix ans après le lancement du processus qui a abouti à l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, fin 2009, les Européens semblent envisager de remettre l’ouvrage sur le métier. [...]

Enfin, sur le plan interne, les extrémismes et les populismes se nourrissent de la défiance d’une partie de la population de l’Union envers un projet européen qui ne tient pas ses promesses. "Aucune des crises qu’a connues l’Union européenne ces dernières années n’est vraiment résolue. Il y a une pression accrue pour plus d’intégration", constate Janis Emmanouilidis, analyste politique au think tank European policy centre (EPC). "Mais il y a énormément de différences et de divergences entre les Vingt-sept, à part sur les questions de sécurité intérieure et extérieure. Ils éprouvent des difficultés à trouver des consensus au-delà du plus petit dénominateur commun sur des sujets tels que le futur de l’Union économique et monétaire ou la solidarité dans le domaine de la migration et l’accueil des réfugiés." [...]

Votre Europe, vous la préférez à quelle vitesse ?

Les Vingt-sept paraissent pourtant avoir pris conscience que le temps de la réflexion, sinon de l’action, est venu. "Lorsque le sujet d’une intégration plus poussée a été mis sur la table à Malte, il n’a pas été balayé d’un revers de la main", observe un diplomate européen. Certains plaident pour une intégration "différenciée". "C’est déjà la réalité de l’UE : Euro, Schengen, défense… On vend cela comme une solution pour éviter les blocages à Vingt-sept, mais ça existe déjà dans la pratique", rappelle M. Emmanouilidis. Les pays du Benelux ont présenté un mémorandum pour une Europe "à deux vitesses". Avec, d’une part un noyau dur de pays décidés à avancer; et de l’autre des Etats membres qui ne souhaitent pas s’impliquer davantage. "Il faudrait encore que ce noyau soit prêt à accomplir un saut fédéral et qualitatif", note Janis Emmanouilidis . "Qui en ferait partie ? Je ne sens pas un grand appétit pour cela en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, pourtant des pays fondateurs de l’UE." [...]

Et il faut encore s’entendre sur ce qui constituerait un "saut qualitatif". Déposé en 2015, le rapport des cinq présidents des institutions européennes a ouvert des pistes pour compléter l’Union économique monétaire. Il y est question d’achever l’union bancaire avec un système européen de garantie des dépôts, de renforcer la convergence économique, de créer un Trésor européen, un poste de ministre des Finances de la zone euro, de partage accru de souveraineté. "C’est la base, mais il ne faut pas se focaliser sur les éléments les plus visibles", tempère le diplomate, rappelant qu’entre les Dix-neuf, les divergences sont légion.

"Une zone euro plus intégrée demanderait de changer les traités, d’organiser une convention. Mais qui, au niveau national, lance un appel en ce sens ?", interroge M. Emmanouilidis. "Il n’y a pas grand monde, parmi les dirigeants et les citoyens, qui soit favorable à un approfondissement. Ni au niveau des Vingt-sept, ni dans quelque sous-groupe que ce soit.", constate l’analyste. "Les scénarios fédéralistes de Verhofstadt, c’est de la science-fiction. Personne n’a envie de ça", assène le diplomate.

2017, année blanche, parce qu’électorale

De plus, 2017, année d’élections présidentielles en France, et de législatives en Allemagne et aux Pays-Pas, ne sera pas propice aux grandes avancées. "Peut-être y aura-t-il une fenêtre d’opportunité politique après les élections en France et en Allemagne", espère Janis Emmanouilidis. Quoi qu’il en soit, le statu quo ne semble pas être une option souhaitable. "Je ne crois pas que l’Union finira pas imploser, il y a trop en jeu. Ce n’est pas parce que les gens sont insatisfaits avec l’UE qu’ils veulent en finir avec elle", estime M. Emmanouilidis. "Le vrai danger, c’est qu’elle devienne une coquille vide. La tendance à traiter au niveau intergouvernemental pourrait s’intensifier, au détriment de la méthode communautaire. Le niveau européen compterait de moins en moins." [...]

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